Qu'est ce que le No Code ?
Les origines du no-code
Depuis les années 1970, l’informatique a évolué pour devenir toujours plus accessible, passant des interfaces en ligne de commande aux systèmes graphiques modernes comme l'on connaît aujourd'hui.
Cette transformation a également touché le développement web avec des outils comme Dreamweaver et WordPress, qui ont permis à des millions d’utilisateurs de créer des sites sans coder grâce à des interfaces WYSIWYG.
Cette démocratisation a engendré une demande pour des fonctionnalités de développement encore plus simples, donnant naissance à la logique de blocs pré-codés pour faciliter la création de contenu.
Des plateformes comme Webflow, Elementor pour WordPress, Bubble et Zapier ont poussé cette simplification plus loin en introduisant la programmation visuelle pour des fonctionnalités avancées, pas seulement l’affichage.
Initialement méconnus, ces outils ont gagné en popularité après l’article de Ryan Hoover en 2019, “The Rise of No-code”, qui a mis en lumière leur potentiel pour les “Makers” souhaitant créer sans compétences en codage. Cet article a consolidé le terme “No-code” pour désigner ces technologies, signalant une évolution où la création de produits numériques n’est plus réservée aux seuls ingénieurs.
Bien que le no-code puisse sembler s’opposer au code traditionnel et à un certain élitisme technique, il trouve en réalité ses racines dans la programmation informatique
Le no-code utilise des blocs fonctionnels comme abstraction du code, remplaçant les lignes de programmation écrites par des éléments visuels à assembler.
Par exemple, pour créer une fonctionnalité d’inscription, le code traditionnel nécessite plusieurs étapes détaillées, tandis qu’avec le no-code, on utilise simplement un bloc préconfiguré comme “signup” sur Bubble ou “Sign up” sur Adalo.
Même si chaque outil a sa propre terminologie et présentation des blocs, la logique sous-jacente reste semblable.
Toutefois, tout comme la programmation a évolué pour développer des langages spécifiques, chacun avec sa propre logique, il en va de même pour le no-code.
1. Le No-Code Ops ou no-code modulaire
Certains outils proposent uniquement une partie de l'usage, que ce soit visuel ou fonctionnel, déléguant à d'autres outils, le reste des usages, voir des fonctions.
Le système au complet est donc composé de plusieurs outils communiquant entre eux, soit :
via API (pour vulgariser, du code)
via des outils "connecteur" comme Make et Zapier.
Cette approche est particulièrement utile dans le domaine de l'automatisation d'opérations (Ops) que l'on appelle aussi le no-code modulaire (où chaque outil est un module connecté à d'autres).
Les avantages du No Code Ops
Dédié au process : Permet aux non-développeurs de créer des solutions d'automatisation entre plusieurs outils
Amélioration de la collaboration : Favorise la communication entre les équipes opérationnelles et techniques
Intégrations d'outils : la plupart des outils peuvent s'interconnecter dans le no-code Ops permettant d'avoir accès à un vaste catalogue d'usage
Les inconvénients du No Code Ops
Complexité : Même si c'est plus facile que le code, la puissance de ces outils nécessite souvent une formation préalable
Coût : Chaque outil peut nécessiter un accès payant qui alourdit la facture globale
Scalabilité : la gestion à long terme d'un système composé de nombreux outils peut alourdir l'ensemble des process et les rendre impossible à l'échelle
Maintenabilité : L'ensemble des process peut rapidement se transformer en usine à gaz complexe à maintenir
Visuel : Ces outils ne permettent une personnalisation visuelle complète
5 cas d'usages concrets du No Code Ops
Les principaux outils No Code Ops
Zapier
Un outil d'automatisation qui connecte différentes applications et automatise les flux de travail.
Make
Une plateforme d'automatisation visuelle pour connecter apps et services.
Airtable
Une base de données collaborative qui combine la simplicité d'une feuille de calcul avec la puissance d'une base de données.
Notion
Un espace de travail collaboratif polyvalent combinant notes, bases de données et gestion de projet.
La programmation visuelle
2. La programmation visuelle ou No code intégrée
Le no code intégré repose sur un outil principal (et donc capable de gérer la plupart des usages) tout en complétant de petites fonctionnalités via des outils secondaire. À l'instar du no-code modulaire, l'outil principal reste le seul "maître" et les outils secondaires sont dépendants de celui-ci (intégré).
On parle de programmation visuelle car les outils de programmation visuelle permettent des actions plus complexes qui nécessitent une logique plus proche de la programmation informatique tout en restant principalement visuelle.
Avantages de la programmation visuelle
Courbe d'apprentissage réduite : Il est beaucoup plus facile d'apprendre à manipuler des éléments visuels que d'apprendre la syntaxe d'un langage de programmation.
Réduction des coûts : 3 à 5x moins cher que le code
Fonctionnalité proche du code : Permet d'obtenir un résultat similaire à ce qui se ferait en code
Dédiée aux applications web/mobile : par rapport au no-code Ops, la programmation visuelle est spécialisé dans la création d'application
Personnalisation : permet une personnalisation intégrale aux besoins du projet
Inconvénients de la programmation visuelle
Limitations techniques : Peut ne pas convenir pour des cas d'utilisation très complexes, peut manquer de flexibilité pour certaines personnalisations avancées
Performance : Même si les performances sont très proches du code, cela n'est pas aussi fluide que le code natif
Logiciel : Pas de logiciel téléchargeable
4 cas d'usages concrets du No Code / programmation visuelle
La programmation visuelle peut être appliqué dans de nombreux domaines. Voici quelques exemples concrets :
Développement d'application web SaaS : Permet de créer des applications type Legalplace, Ottho, Voicepen..
Développement d'application web type Marketplace : comme Airbnb, le bon Coin, Malt…
Développement d'application mobile : Type Tinder, TooGoodToGo, Yuka…
Développement d'application interne : comme des CRM, ERP, facturation, etc
Les principaux outils de programmation visuelle
Bubble
Un éditeur visuel no-code complet pour créer des applications web sans programmation.
Adalo
Une plateforme no-code pour créer des applications mobiles natives avec une interface glisser-déposer.
Glide
Un outil pour transformer des feuilles de calcul en applications mobiles professionnelles sans code.
Weweb
Une plateforme de développement web visuel permettant de créer des sites et applications web responsives.
3. Le cas du Low-Code
Avant d'aller plus loin, il est important de clarifier la différence entre No-Code et Low-Code, deux termes souvent confondus.
Le Low-Code est une approche du développement qui utilise des outils visuels pour accélérer le processus de création d'applications, mais qui permet toujours l'utilisation de code traditionnel pour des personnalisations avancées. C'est comme avoir une maison préfabriquée, mais avec la possibilité de modifier certains éléments structurels si nécessaire.
Critère
No-Code
Low-Code
Cependant ces barrières peuvent être floues dans un cas particulier : celui de Bubble. Normalement un outil dit No-Code ne nécessite pas de savoir coder pour être utilisé alors qu'un outil Low-Code nécessite 5 à 20% de code à écrire.
Dans le cas de Bubble, le fait de pouvoir ajouter du code, fait basculer l'outil dans un paradigme d'expert : il est tout à fait possible de pouvoir utiliser Bubble sans écrire de code mais pour l'utiliser pleinement, des bases en code (pour les APIs notamment) permettent de s'extraire des limites de l'outil.
Ainsi, les développeurs Bubble présentent l'outil Bubble comme un outil Low-Code alors que dans la définition, il est no-code.
Les principaux outils Low-Code
FlutterFlow
Un outil Low-Code pour créer des applications mobiles avec une interface visuelle, permettant le développement rapide d'apps professionnelles basé sur le langage Flutter.
Une plateforme d'automatisation de workflow open-source et auto-hébergeable, alternative à Zapier, permettant d'intégrer et d'automatiser différents services et applications.
Xano
Une plateforme backend low-code permettant de créer des APIs et des bases de données.
Retool
Une plateforme pour construire rapidement des outils internes et des interfaces administratives personnalisées.
Les débouchés du No-Code
Depuis que le no-code a pénétré le secteur professionnel, de nombreux débouchés s'offrent aux no-codeurs.
Utilisez des outils no-code comme Bubble ou Glide pour créer rapidement des applications et automatiser vos idées, sans connaissance technique, d'un simple prototype jusqu'à une boîte rentable.
Proposez vos services de création de sites web (Webflow), d’automatisations (Zapier, Make, Airtable), ou d’applications (Bubble, Weweb) à vos clients grâce au no-code. Que ce soit pour vous lancer dans le freelancing ou augmenter vos compétences en tant que freelance chevronné.
Développez des outils internes pour automatiser des tâches répétitives (Airtable, Make) ou concevez des applications web et mobile, pour de l'usage métier ou de l'applicatif client.
Il existe aussi des agences spécialisées en no-code.
Les métiers du No-Code reconnu par l’état
Depuis la fin d'année 2023, le métier de Product Builder a été enregistré comme métier émergeant, mais il n'est pas le seul !
Un Product Builder est un professionnel polyvalent qui combine des compétences en gestion de produit, en développement no-code et en stratégie business. C'est l'équivalent d'un chef de projet version no-code.
Un Bubble développeur, quant à lui, est un expert spécialisé dans l'utilisation de la plateforme Bubble pour créer des applications web avec un haut niveau de complexité et de scalabilité.