Électrotechnicien le jour, Maker la nuit, itinéraire de Julien Boidrou, figure incontournable de la communauté NoCode.
25 mai 2023
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Actualités
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Thibault Marty
Interview de Julien Boidrou, l'une des figures incontournables du No Code francophone. Julien est curateur de No Code France, une communauté active qui propose veille, média, espace d'échanges sur slack, news et bons deals ... Dédiés aux afficionnados et passionnés, comme aux nouveaux arrivants découvrant l'univers effervescent no code.
Peux-tu nous raconter ton parcours ?
J'ai 40 ans, je suis originaire d’Orléans où j'habite avec ma femme et mes deux filles.
De formation, j'ai un BTS en Électrotechnique. Actuellement, je suis salarié en tant qu'électrotechnicien itinérant. Pour résumer, je me déplace pour réparer diverses installations électriques. La "nuit", je m'adonne à mes diverses passions. J'aime le foot en salle. C'est une bonne occasion de partager de bons moments avec les copains. Et aussi Internet, sur lequel j'adore me balader depuis l'adolescence. Ce sont mes deux grosses passions.
Puis, pendant 8 ans, j'ai été à la tête d'un média associatif (pourinfoàorléans). Ce média a pour but de démocratiser l'information sur les réseaux sociaux. J'ai arrêté cette activité en 2020 et, au fur et à mesure, je me suis mis au NoCode.
Comment as-tu découvert le NoCode ?
Je pense en 1998 avec Frontpage, la solution de Microsoft pour créer des sites internet. J'avais dû récupérer ça d'un pack office piraté sûrement sur CD. C'était comme un Word. On pouvait exporter le code qui se générait. C'est comme ça que j'ai commencé à réaliser quelques sites internet. Par moment, je voulais rajouter des fonctionnalités. Cependant, je me heurtais à un blocage. À chaque fois, je cherchais la petite astuce qui me permettrait d'obtenir ce que je désirais.
Depuis toujours je suis à l'affût d'astuces ou "hacks" qui vont me permettre de créer, automatiser des choses qui me sont normalement impossibles en tant que non initié.
Je suis passé du site Lifehacker qui met en avant des astuces, à Product Hunt qui met en avant des produits. Cela doit coïncider avec l'avènement des produits SAAS. Beaucoup de personnes ont pu créer leurs produits. C'est à ce moment, que j'ai découvert Ben Tossel (fondateur de Makerpad). Il a formalisé le truc et le terme NoCode est apparu. Niveau marketing c'est bon, puisque ça a fédéré pas mal de monde. C'est un terme un peu réducteur et aguicheur, mais cela a permis de mettre une étiquette sur le mouvement.
Raconte nous ton aventure journalistique sur le Slack NoCodeFrance.
J'aime bien faire la veille. Je suis quelqu'un qui consomme beaucoup, alors autant faire partager les autres. Plus ma veille est utile pour les autres, et mieux c'est. Avant c'était Ulysse (ancien stagiaire chez Contournement) qui s'occupait de la veille. À la fin de l'été, ils m'ont sollicité et j'ai accepté.
J'essaie de boucler ma veille le jeudi soir mais souvent je rate des infos. C'est le stress du vendredi midi ! J'essaie aussi de mettre en avant les gens de la communauté. Sur le Slack, je vais surtout sur le canal #autopromo et je scanne ce qu'il y a d'intéressant. Je veux mettre en avant des gens qui ont sorti un projet. Pas seulement des conférences ou des vidéos.
Quels sont tes outils préférés ?
Pour ma veille, côté réseaux sociaux, je trouve que c'est Twitter qui est le plus pertinent pour récupérer et dénicher des infos. J'utilise Tweetdeck qui me permet d'avoir plusieurs timelines exploitables et affiner les recherches.
J'utilise aussi Inoreader pour agréger des blogs, des vidéos YouTube et des podcasts. C'est un lecteur de flux RSS qui me permet de visualiser toutes les nouveautés comme si c'était une boîte de réception d'emails classiques.
Côté bureautique, c'est la suite Google. (Google Sheets, Google Doc, Keep, etc)
J'utilise aussi Notion pour rédiger et constituer des bases de données et de prototypage.
Pour tout ce qui concerne les landing page, j'utilise Carrd et Dorik.
Et quand je suis amené à créer des applications, je m'éclate sur Glide. C'est facile et rapide. J'ai 5 min devant moi, je suis capable de pousser une nouvelle fonctionnalité. J'ai un coup de cœur pour cet outil sur la dernière année écoulée.
Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à une personne souhaitant lancer un produit en NoCode ?
Formuler de façon simple son produit et sa valeur ajoutée. Structurer les données que l'on souhaite utiliser et essayer de récolter des emails grâce à des landing page pour pouvoir échanger avec les personnes intéressées, avant d'exécuter son produit.
Quel(s) podcast(s) conseillerais-tu à une personne souhaitant s'initier au NoCode ?
On a Contournement avec Alexis. Il a une super régularité. Il y a aussi Simon Robic avec son podcast NoCodefamily. Et puis Ottho (NoCodeMasta). Thibault fait souvent des interviews sympathiques.
L'univers du NoCode amène aussi à l'univers de l'entrepreneuriat. Le podcast de Théo.café est vraiment pas mal pour cela car il mêle les deux thèmatiques.
Parle nous un peu de tes projets.
J'ai créé Stackoo. Une application web dans laquelle j'essaye de concentrer les meilleures ressources et outils NoCode. Ce qui me permet ensuite d'alimenter ma veille hebdomadaire.
À côté de ça, je développe ***NoCodebattle***. Le projet se dessine petit à petit. C'est une solution qui permet de faciliter l'apprentissage des outils nocode avec des exemples concrets à mettre en application. Une sorte de Job Simulator.
Quelles sont les personnalités à suivre dans le NoCode pour toi ?
Erwann et Alexis de Contournement pour leur pédagogie et la vision globale qu'ils ont de la technologie NoCode. Ils ont réussi à fédérer la communauté NoCode au tour du Slack (NoCodeFrance).
Francis Lelong et Christelle Curcio d'Alegria car ils se sont fixés des objectifs très hauts pour démocratiser le no-code auprès de grandes entreprises et des médias.
Jérémy Foucray de ZeToolBox pour tout le travail qu'il fait pour démocratiser le nocode auprès des PME. Ils sont sur une super dynamique. Il a beaucoup d'ambition.
De façon plus globale, je conseille plutôt aux personnes de constituer leur propre "stack" d'experts selon leur besoin. L'esprit nocode qu'on pourrait associer à la débrouille, se prête à l'échange de bons procédés.
Ta vision du NoCode pour les 3 prochaines années ?
La société se digitalise de plus en plus. Et les éditeurs vont devoir toucher de plus en plus de monde. Je ne pense pas que les gens vont maîtriser le code informatique . La courbe de la demande va augmenter. À l'heure actuelle, le NoCode a surtout touché les solopreneurs et quelques agences. Mais, je pense qu'à l'avenir cela touchera encore plus les startups et ensuite les PME. Et pourquoi pas les grosses entreprises avec des personnes dédiées au NoCode. Un exemple probant, le rachat de Appgyver par SAP. Il y aura des briques pour que les employés puissent créer des outils qui facilitent leur travail au quotidien. C'est mon cas dans ma société.
Peux-tu définir le NoCode en une seule phrase ?
Pour moi le NoCode, "ce sont des outils qui nous permettent de concevoir des outils digitaux complexes de façon visuelle sans avoir besoin de maîtriser le code informatique."
Où peut-on suivre tes actualités ?
Je suis essentiellement actif sur mon compte Twitter @julienNocode, sur YouTube avec la chaîne NocodeParty et sur le slack de No-Code France.
Son portofolio: https://jb.contact
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